Cette plante vivace est très commune en Limousin dans les pâturages et les terres séchantes, c’est une médicinale également précieuse pour ses propriétés, pour n’en citer que deux, anti migraineuse et son action sur le cycle féminin. En usage tinctoriale, elle fourni en quantité un beau jaune acidulé tirant légèrement sur le vert selon la concentration du bain et selon qu’elle soit récoltée en début ou en fin de floraison. Sa couleur offre une solidité satisfaisante et il est préférable de l’utiliser fraîche. Pour ma part, la considérant comme une saisonnière donnant du jaune, couleur qui est disponible en toutes saisons de l’année, je l’utilise en bain de teinture à chaud, ne réservant les bains de macération acide que pour les plantes fournissant une couleur moins accessible au cours de l’année. Sa récolte est simple, il suffit de ramasser, par temps sec, la plante entière en veillant à n’en prélever que le tiers de ce qui est présent et laissant les racines en sol, ces précautions sont importantes pour ne pas pénaliser les récoltes prochaines. La plante fraîche prend de la place dans le bain, donc on mettra autant de plantes que le récipient pourra en contenir et recouvrir d’eau. Faire mijoter tranquillement la préparation sans qu’il soit nécessaire de faire bouillir et filtrer dès que les plantes semblent avoir perdu toute couleur dans l’eau. On peut aussi faire une double concentration en refaisant mijoter une deuxième quantité de plante dans le liquide obtenu. Pour un récipient de 30 litres d’eau, rempli d’achillée bien tassée, je teint environ en premier bain de 500 à 600 gr de fibres d’origine animales qui ont subi préalablement un mordançage à l’alun ou un double mordançage à la lessive de cendre et à l’alun. On peut teindre encore des fibres en deuxième bain jusqu'à épuisement des pigments. Il est bien sur possible de la faire sécher pour une utilisation ultérieur, bien que je trouve mieux pour la couleur de ne pas dépasser quelques mois de conservation car les plantes qui donnent des jaunes perdent davantage au séchage. .On peut aussi la mettre en bain de macération, seule ou avec d’autres plantes, donnant du jaune ou d’autres couleurs selon les tons que l’on désire obtenir.
C'est aussi une médicinale. Photos Anne-Lou
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En bonne concentration, la plante ramassée entière et utilisée fraîche donne sur la laine alunée un très beau vert kaki à bouteille. Avec adjonction de vinaigre dans le bain on obtient un beige très rosé. Après une macération assez rapide dans de l’alcool, puis le liquide allongé d’eau on obtient des cramoisis en ayant pris essentiellement les boutons des fleurs qui ont l’air des plus propices à faire rougir le liquide de teinture, sur laine non traitée.
Pour le millepertuis, voici d'autres infos qu'a testé une amie Sandrine Tricofolk, d'après Jenny Dean : on trempe un écheveau aluné (20 mn) et on obtient du vert clair. Puis on trempe un écheveau non mordancé (1 h) et on obtient un rouge brun. Ensuite on trempe un encore écheveau non mordancé tout une nuit, et on a un brun. Enfin on trempe encore un écheveau aluné et on a du jaune. La plante donne de belles teintes même lorsqu’on la ramasse en fin de floraison, voir desséchée sur pied après sécheresse. La préparation des fibres se fait à l’alun ou même rien essentiellement mais il est bien de l’essayer autrement car cette plante semble très intéressante et capable d’offrir plusieurs nuances de jaune, de cramoisi et de vert. Sa solidité est très satisfaisante. Arbre de la famille des Bétulacées, à fleurs en chatons, qui croît dans les lieux humides et marécageux. Son utilisation en teinture donne des tons de gris à noir en présence de sulfate de fer ou d’acétate de fer (soupe de clou) car il contient de l’acide gallique et des tanins en bonne concentration. On peut utiliser l’acétate de fer pendant la teinture ou en post bain mais les quantité doivent être les plus minimes possible sinon la laine deviendrait rêche et cassante. Par contre il n’y a pas de précaution particulière pour les fibres végétales. Ses feuilles donnent un jaune éclatant, très solide et peuvent servir à contribuer à la fixation d’autres plantes moins solides. En s’en servant comme base, on peut décliner d’autres couleurs comme des verts éclatants avec le pastel, l’indigo ou le rumex, des pourpres de toutes beauté avec les lichens à orseilles auxquels il semble améliorer la tenue et la solidité considérablement.
On peut l'utiliser en teinture à chaud en mordançant à l'alun ou non (cela changera l'éclat), ou à froid avec une préparation de la laine à la lessive de cendre. Les feuilles rendent bien les couleurs en bain de macération à ph acide. Il y a grand avantage à récupérer les bois de taille des pommiers, leur couleur en bain de fermentation acide donne un très beau jaune, très lumineux qui peut se retrouver enrichi par la présence de lichens sur les bois de ses branches.
Ce bain peut également recevoir des feuilles debouleau, des écorces de citrons et toutes plantes donnant du jaune. Comme ce bain a une pérennité excellente, nous aurons en permanence un bain de jaune qu’il est possible d’enrichir au gré des saisons. Une adventice parmi les dix plus envahissantes au monde, son utilisation en teinture est intéressante et joint l’utile à l’agréable…de part la source quasi inépuisable de matière première tout en contribuant à son élimination des terrains. voir ici Son utilisation en teinture à chaud ne présente que peu d’intérêt, ne fournissant que des tons de jaune à légèrement roux que l’on trouve en abondance dans la nature. . Mais sa haute teneur en acide oxalique peut faire du liquide obtenu par décoction une aide précieuse dans la fixation couleur ou en préparation de bain de macération. Ci contre, une couleur "or" obtenu sur du mohair, par un mélange de rumex et de solidago en bain par décoction. Lors de mes recherches, j’ai essayé les racines de cette plante de diverses façons différentes. Ayant constaté des réactions colorées en présence d’ammoniaque, j’ai laissé des racines fendues dans un bain ammoniaqué pendant plusieurs jours. Les fibres d’origine animale y prennent, sans aucune préparation préalable sinon le dégraissage, après deux jour une belle teinte d’un très joli rose dont l’exposition au plein soleil fait passer au mauve pour terminer au bleu qui varie du bleu ciel au bleu gris, selon les sortes de fibres (laine, mohair, soie etc). Pour bien réaliser le processus, il faut bien rincer la laine en sortie de bain, la tenir toujours mouillée pour que le phénomène se produise car si la laine est sèche, cela ne vire pas au bleu. Des superpositions sont possibles, après un premier passage au bleu, le re-trempage dans le même bain donne des tons de bleu électrique. De nouveaux trempages dans des bains de plantes à jaune, rouge ou violet apportent de nouvelles nuances. Il n’est pas besoin de mordançage pour ce faire, l’acide oxalique contenu dans le rumex permet les fixations ultérieures de nouveaux pigments. Ce bain ammoniacal doit être conservé dans un endroit frais car ne supportant pas les hausses de température et fermé hermétiquement. On pourra procéder à une réalimentation de ce bain lorsqu’il viendra à s’épuiser. Bien que n’ayant que peu de recul vis-à-vis de cette teinte, ne l’ayant découverte qu’en 2006, elle me semble toutefois bien remplir la plupart des conditions de solidité. Le rumex en utilisation classique étant déjà connu pour sa solidité auparavant. La période de l’année pour les récolter ne semble pas si importante, les racines semblent d’égales forces tinctoriales quelque soit la période. Conservation des racines comme des carottes, état frais Et le orangé en macération basique pH autour de 10, j'ai teint 2 écheveaux et exposé l'un des deux au soleil plusieurs jours en espérant du bleu-gris, on ne voit pas vraiment de différence entre les deux ! Sont-ce les cristaux de soude ? J'ai eu à peu près la même couleur avec la rhubarbe. J'ai veillé à ce que mon bain ne soit jamais acide. Sandrine NB: Sandrine indique sur le forum du filage qu'elle a utilisé pour ses colorations, des racines sèches. C'est peut -être le pourquoi elle n'a pas de bleu, ce qui n'est pas grave vu les autres jolies couleurs obtenues. C'est aussi une médicinale, voir ici.
C’est une de mes plantes fétiches. Cet arbuste épineux est présent en grande quantité dans le Limousin et l’on peut en faire de très importantes récoltes rapidement, en le fauchant tout simplement quant il est jeune, il peut donc servir à des usages importants, plus la cuve sera grande et plus on pourra teindre de grandes quantités de fibres.
Sa couleur est belle et solide, un beau jaune orangée, voir très orangée si on l’utilise en forte concentration de fleurs. Bien que je le ramasse pendant ses périodes de floraison (printemps et automne), c’est toute la plante qui offre la couleur, fleurs, feuilles, petites branches. Il faut veiller toutefois à ne ramasser que les plantes bien fraîches et bien vivantes, les parties plus sèches endommageant l’éclat de la teinte. Je procède en bain de teinture à chaud, tout comme l’achillée millefeuille, bien qu’il soit un peu moins facile à manipuler car encombrant dans les bains et très piquant. Il est peu pratique pour les bains en macération acide, à cause de ses épines et de sa dureté, mais à condition de prendre plus de temps pour qu’il se décompose suffisamment, cette technique rend très bien les orangés. Cette plante très commune dans nos campagne peut se récolter en grandes quantités très facilement. Elle pouvait remplacer la gaude très facilement. On récolte les fleurs et les feuilles et l'on fera décocter une heure environ, en prenant bien soin de concentrer la solution. On peut refaire mijoter une deuxième fois ce premier bain avec de nouvelles plantes pour obtenir une grande concentration en pigments. La laine mordancée à l'alun se teindra en jaune vif, acidulé, tirant parfois sur le vert. Idéale pour faire des verts avec les plantes à bleu (racine de rumex, indigo, pastel) en ayant soin de faire le bleu en première teinture, surtout si la première couleurs est le rumex. Cette plante se trouve du printemps à l'automne, elle procure donc une source de jaune abondante et facilement et pendant longtemps. Photos Anne-Lou
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Eléonore MoineLes plantes tinctoriales sont nombreuses dans la nature. vous en trouverez certaines sur cette page qui évoluera au fil des articles. Archives
Novembre 2015
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